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mercredi, avril 24, 2024
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Le « Diable dans la musique » existe-t-il vraiment ?

Le « Diable dans la musique » (Diabulus in musica) existe-t-il vraiment ?

le « Diabolus in musica » est une célèbre légende dans l’histoire de la musique : il existerait un accord musical capable d’invoquer le Diable ! Surnommé « le triton », il fut totalement interdit par l’Eglise. Le « Diable dans la musique » désigne simplement un intervalle de trois tons entre deux notes. La sonorité qui en résulte provoque une dissonance parfois perturbante à l’écoute. Mais qu’en est-il réellement ?

« Diabolus in musica » : légende ou réalité ?

Les musiciens initiés ou les passionnés de musique le connaissent : c’est le triton, qui pouvait carrément invoquer le Diable en personne. Faut-il l’entendre pour le croire ?

Le triton est un  intervalle de trois tons entre deux notes. Pour les initiés, c’est une quarte augmentée ou une quinte diminuée. La sonorité qui en résulte provoque une dissonance souvent considérée comme perturbante. Ce qui a sans doute donné lieu à la légende qui entoure cette technique musicale.
Son appellation « Diabolus in musica » ou « Diable dans la musique » lui vaut bien des ennuis, en particulier vis-à-vis du clergé catholique des temps médiévaux. La légende veut qu’en l’entendant, le corps ecclésiastique a incité son interdiction par l’Église. L’argument soulevé: une telle note relève du diable !…
De nombreuses œuvres musicales anciennes comportent comportaient le triton, par exemple certains chants grégoriens, des compositions d’auteurs médiévaux comme Perotin, Guillaume de Machaut ou encore Gesualdo. Les doutes sur une réelle prohibition par l’Église sont levés.

Diabolus in musica : La vérité sur le triton et sa diabolisation

L’interdiction formelle de l’église vis-à-vis de l’emploi du triton semble n’avoir été qu’une légende. Aucun fait d’excommunication à l’endroit des compositeurs contrevenants n’est rapportée. Par contre, les ecclésiastes d’antan se sont bien attribué un rôle de régulateur en matière de composition musicale au sein de l’Église. Il est donc plus probable qu’ils aient encouragé « d’éviter » le triton, à cause de sa sonorité étrange, véritable complexité harmonique qui aurait rendu l’écoute de la musique « parole de Dieu » inintelligible.

Signalons également que les chanteurs ont des difficultés à chanter correctement un triton. L’explication est que l’oreille se dirige naturellement vers la résolution des harmonies « pures » que sont la quarte ou la quinte.

Malgré l’absence de proscription formelle venant de la part des ecclésiastiques, l’idée du « Diabolus in musica » et de ses pouvoirs maléfiques a continué de cheminer dans les esprits. Au fil du temps, l’imaginaire romantique du XIXe siècle persiste à voir l’association au diable, et le triton prend définitivement le nom de « Diabolus in musica ». 

Cependant, en raison de la tension harmonique créée dans l’oreille de l’auditeur, les compositeurs romantiques font du triton un élément récurrent de la musique du XIXe siècle. Nombreux sont ceux y faisant  appel en raison de sa couleur mystérieuse et sa tension innée. Citons « Après une lecture du Dante », « Fantasia quasi Sonata » de Liszt, « La Damnation de Faust » , « la Symphonie Fantastique » de Berlioz, les « Sonate des trilles du Diable « de Tartini ou encore la »Danse Macabre » de Saint-Saëns. Le « Diabolus  un musica» est souvent repris dans les compositions.

Postérité du « diabolus in musica »

Le « diabolus in musica » n’a jamais été véritablement proscrit. Le triton a pris sa place dans le paysage musical.
Si le Jazz est aujourd’hui le plus à même d’intégrer cette pratique, puisque le triton en est devenu l’un des piliers harmoniques fondamentaux. Par ailleurs, d’autres artistes modernes dans d’autres genres en ont fait une touche majeure : On peut l’entendre dans Purple Haze de Jimi Hendrix, Black Sabbath de Black Sabbath, Enter Sandman de Metallica,  West Side Story de Leonard Bernstein. Signalons également les vibrantes modulations du jazz dans  Giant Steps de John Coltrane, et beaucoup d’autres thèmes encore…

Jean-serge Lubeck
Jean-serge Lubeckhttps://lubeck.fr/redaction-pour-le-web-et-le-seo
Rédacteur Web et SEO, spécialiste des recherches documentaires. Toujours à l'affût de l'information qui fera dire "tiens, je ne le savais pas" !

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